Le Népal face au COVID-19

Distribution d’aide alimentaire aux familles des enfants du foyer

au 3/12/20

236 246 cas déclarés – 1 538 décès – 218 161 personnes guéries

Le Népal a connu un confinement d’une durée de 6 mois continuels et une interdiction formelle de circuler d’une région à une autre de la fin mars à la fin septembre. L’aéroport international de Katmandou est lui aussi resté fermé. Les commerces, les administrations, les domaines du tourisme et de nombreux autres secteurs ont subi un arrêt total de plusieurs mois avant de retrouver une activité progressive à temps partiel.

UNE ÉCONOMIE A L’AGONIE

D’innombrables professions n’ont pas eu le moindre revenu. Des centaines de milliers de travailleurs journaliers n’ont pas perçu de salaires durant toute cette période. Les écoles étant elles aussi contraintes à la fermeture, les enseignants ont connu une situation similaire : pas de travail, pas de salaire. Sans indemnités ni compensation aucune de l’État népalais, dont l’économie est l’une des plus pauvres au monde, et avec la morosité galopante durant ces 6 mois d’isolement, 2 200 suicides sont à déplorer chez des gens désespérés de ne plus pouvoir nourrir leur famille, ni payer leurs loyers ni toute autre charge habituelle. 

COMMENT LE VIRUS S’EST-IL PROPAGE ?

Le Covid-19 a fait son apparition au Népal dans les grandes villes et les plaines du Sud avec notamment le retour des travailleurs immigrés népalais rentrés des émirats arabes et d’Inde. Quelques cas positifs sont également arrivés avec des étudiants népalais revenus de France et de Grande-Bretagne. Pour ceux qui passaient par les vols de rapatriement de l’aéroport de Katmandou, les contrôles par les appareils de détection thermique ont permis de les orienter immédiatement vers des centres de soins. En revanche, pour ceux qui devaient rentrer d’Inde, où faute de moyens sanitaires locaux ils ne pouvaient pas être soignés, il leur était facile de passer la frontière à travers champs. De là, il leur restait à marcher vers un village et prendre le risque de contaminer à l’occasion plusieurs dizaines de personnes.

DES SOINS TRÈS COUTEUX

Un des vecteurs de la propagation du virus est le coût rédhibitoire des soins hospitaliers, ils sont compris entre 500 et 1 000 € selon la durée de l’hospitalisation et la gravité de l’état du patient alors que la majorité des Népalais ont un revenu mensuel compris entre 40 et 100 €. De fait, de trop nombreux patients soignés en quarantaine s’enfuient de leur lit d’hôpital pour éviter de se ruiner et poursuivre plus modestement leur convalescence à domicile parmi les leurs.

Ainsi et malgré les mesures strictes de confinement appliquées sur l’ensemble du territoire, le virus s’est répandu dans la plupart des grandes villes.

DES RÉGIONS ÉPARGNÉES

A ce jour, seules les régions montagneuses sont restées préservées car elles ont fermé leurs accès à toute personne, soit-elle étrangère ou simplement népalaise venue d’une autre région. Ce choix assumé les prive pourtant de leur principale manne financière, le tourisme du trek, qui les fait habituellement vivre tout au long de l’année.

DES CHIFFRES EN BAISSE

Les mois d’octobre et de novembre viennent de voir passer deux périodes de fêtes très attendues par la population. A cette occasion, tout en rappelant les mesures de distanciation qui s’imposent, l’Etat népalais a su faire preuve de souplesse en ouvrant à nouveau la libre circulation à travers le pays et en permettant ainsi à chacun de rendre visite à ses proches. A l’issue de ces festivités, le nombre de cas déclarés positifs montre contre toute attente une nette baisse. D’un pic de 5 743 cas le 21 octobre, les relevés passent à 1 380 cas ce 28  novembre. 

LES ENFANTS DE NOTRE FOYER ET LEURS FAMILLES

Compte-tenu de la diminution des cas positifs, le ministère népalais de l’éducation  annonce pour ce début décembre la rentrée scolaire que les enfants attendaient impatiemment. Depuis mars dernier, quelques uns des enfants que nous parrainons étaient restés dans notre foyer d’accueil de Bodnath, près de la capitale, tandis que les autres étaient repartis dans leurs familles et tous, dans la mesure possible des technologies, suivaient leurs cours en ligne.

Fort heureusement, tous ces enfants, leurs familles, le personnel du foyer, nos amis et toutes les personnes en lien avec notre association vont bien. Tous sont en bonne santé, certes, mais les familles de nos enfants, comme tant d’autres, se trouvent à présent dans des situations économiques extrêmement préoccupantes.

 NOTRE SOUTIEN

Pour venir en soutien, Shakti Népal a organisé deux distributions d’aide alimentaire au bénéfice de ces familles que nous connaissons bien. Chaque distribution leur donnant de quoi se nourrir durant 2 mois. Grâce à la générosité de nos amis de l’association Tharangambadi de Croix, que nous remercions très chaleureusement au passage, une prochaine distribution alimentaire est déjà prévue pour le 15 décembre. Nous étendrons d’ailleurs cette distribution à d’autres familles voisines également dans le besoin.

Dans ce contexte de confinement national et de fermeture des frontières, la plupart de nos activités au Népal ont du être suspendues. Nos amis là-bas et nous ici, organisateurs et bénévoles, attendons tous impatiemment le retour à la normale pour reprendre le cours habituel de nos programmes. Le printemps prochain nous le permettra peut-être. 

Même si ce n’était que de façon modérée, nous en serions tous heureux. 

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